Celebrating Women who Work at the Zoo
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Le 8 mars, c’est la journée internationale des droits des femmes et pour souligner l’événement, on vous présente 2 femmes de tête et de cœur qui travaillent dans notre belle institution zoologique. Ce qu’elles ont en commun : occuper des postes vraiment particuliers qui ont fait d’elles des références dans leur champ d’expertise. L’une fait voyager des girafes ou des lémurs, l’autre prend soin de gorilles de 175 kg! Intrigués?
Voici le portrait de ces femmes au parcours hors du commun!
ISABELLE MÉNARD, registraire
Au Québec, les registraires de zoos se comptent… sur les doigts d’une seule main!
Ne cherchez pas non plus la formation dans la liste des cours au Cégep.
Le parcours qui a mené Isabelle au poste de registraire au Zoo de Granby est parsemé d’heureux hasards et de quelques détours : c’est en télévision que se destinait celle qui aujourd’hui réserve les billets d’avion pour une lionne ou un ouistiti. Mais un changement de cap (et une rencontre amoureuse!) la ramène à Granby en 2005 où elle gagne un stage au Zoo dans le cadre de son AEC en bureautique.
Sa rigueur et son professionnalisme sont remarqués si bien qu’en 2011, elle décroche le poste d’adjointe à la registraire, avant de prendre les rênes du registrariat, en 2020.
Isabelle, c’est un peu notre tour de contrôle à nous!
Elle s’occupe principalement de toute la logistique entourant le transport des animaux d’une institution à l’autre. Elle voit à l’obtention des permis et à coordonner l’ensemble des déplacements nécessaires, sur terre comme dans les airs.
Elle est en discussion avec les agents aux postes frontaliers (douanes), ceux de l’Agence canadienne d’inspection des aliments et avec ses homologues dans les institutions zoologiques accréditées.
C’est ultra complexe puisque toutes les démarches doivent aboutir dans une fenêtre de temps bien précise où toutes les autorisations en main, on procède enfin au transport de l’animal : ces démarches peuvent prendre parfois jusqu’à 2 ans!
C’est d’ailleurs à ce défi que carbure Isabelle et inutile de préciser que la dame est TRÈS organisée!
C’est également la responsabilité du registrariat de voir au maintien des dossiers de chaque individu et de s’assurer que l’information qui y est colligée est rigoureuse: dans ses fonctions, Isabelle se voit un peu comme le chien de garde des données animalières.
L’une de ses plus grandes fiertés? Celle d’avoir organisé, en 2019, la venue du congrès de la très sélecte Association des registraires de zoos (ZRA).
Près d’une centaine de registraires d’un peu partout en Amérique ont ainsi convergé vers Granby et s’en sont fait mettre plein la vue : en plus de permettre à Isabelle de se faire connaitre en chair et en os de ses homologues, le congrès s’est inscrit dans les événements les plus réussis dont on parle encore aujourd’hui!
Mais pour Isabelle, faire venir au Zoo une centaine de congressistes… ou une dizaine de suricates, à quelques détails près, c’était pile dans ses cordes!
C’est l’œil brillant et passionné par son travail qu’Isabelle entrevoie avec optimisme son avenir au Zoo.
Soit, elle travaille dans l’ombre, mais la pétillante registraire retire une satisfaction immense à participer à sa manière au maintien de saines populations animalières en milieux zoologiques, en permettant aux animaux visés par un déplacement de franchir la distance qui les sépare d’un nouveau groupe, d’un nouveau partenaire, d’une nouvelle vie.
Il n’y a pas, pour elle, de plus belle récompense que l’impression de faire une différence dans une mission plus grande qu’elle.
SUZANNE POIRIER, technicienne en soins animaliers
D’aussi loin qu’elle se souvienne, Suzanne a toujours voulu travailler avec les animaux. Celle qui, petite, aspirait à devenir vétérinaire s’est finalement tournée vers la technique en soins animaliers.
Comme une majorité de finissants du domaine, elle débute sa carrière en clinique vétérinaire, quand un coup du destin l’oblige à mettre à jour son CV : la clinique ferme ses portes et Suzanne pose sa candidature dans l’institution dont elle rêve de rejoindre les rangs, le Zoo de Granby.
Elle décroche d’abord un poste saisonnier où elle s’occupe des bovidés et des cervidés, mais c’est lorsqu’on lui confie le soin des primates et des félins qu’elle a réellement la piqure.
Voilà déjà 35 ans que Suzanne s’investit auprès des animaux.
Au fil du temps, elle a vu le Zoo de Granby se transformer, les infrastructures se moderniser et de nombreux pensionnaires ont pu profiter de la qualité de ses soins.
Si elle admet d’emblée que sa relation avec ses pensionnaires est avant tout professionnelle, elle ne cache pas qu’elle développe un attachement pour chacun d’eux, particulièrement quand elle partage leur quotidien pendant de nombreuses années : l’hiver dernier, elle faisait d’ailleurs ses adieux à la lionne Kao, qu’elle avait vu naitre plus de 20 ans auparavant.
Les grandes joies, les petites victoires, les inquiétudes et le deuil se côtoient inlassablement dans son travail, et elle l’accepte volontiers : pour elle, travailler auprès de ces animaux est un privilège.
Le Zoo de Granby étant la seule institution zoologique au Québec à héberger des gorilles, Suzanne a développé, au fil du temps, une expertise précieuse et unique. Le lien de confiance qu’elle a tissé avec les 4 gaillards sous sa responsabilité est beau à voir, particulièrement quand on l’observe en pleine action, durant une séance d’entrainement biomédical.
D’un grand professionnalisme, mais surtout, d’un calme rassurant, Suzanne obtient, de chacun de ses impressionnants pensionnaires, leur collaboration aux soins quotidiens, moyennant quelques noisettes. C’est dans leur grande intelligence et leur capacité d’apprendre que Suzanne puise sa motivation quotidienne au travail : elle s’oblige à se creuser les méninges afin de trouver de nouvelles astuces pour enrichir leur quotidien et leur proposer des défis qui leur permettent d’agir comme ils le feraient en nature.
Après 35 ans de service dévoué au bien-être des animaux sous sa responsabilité, Suzanne voit poindre à l’horizon le profil de la retraite.
Elle sait déjà qu’elle s’ennuiera de ceux dont elle prenait un soin jaloux. Mais pragmatique, elle se console en sachant que la relève est bien en place et que les animaux seront entre de bonnes mains. Ce sera leur responsabilité de poursuivre toutes les initiatives qui ont été mises en place afin d’offrir le meilleur environnement possible à ces magnifiques primates, aussi précieux que menacés en nature.