À la rencontre des chauves-souris du LabNature
Mais qui sont les chauves-souris réfugiées du Zoo de Granby?
Dans le local du LabNature qui les accueille afin de poursuivre leur sommeil hivernal, on n’entend pas un son : 21 petites chauves-souris, rescapées d’une mort certaine en plein hiver, trouvent ici un refuge salutaire. Soignées, nourries et pesées, elles retourneront en nature dès le printemps venu. Mais d’ici là, une équipe d’experts veille à ce qu’elles ne manquent de rien. Mais qui sont-elles, ces mystérieuses petites pensionnaires temporaires? On vous les présente!
Les espèces de chauve-souris accueillies
Sur près de 400 petits mammifères ailés recueillis au Zoo de Granby depuis 10 ans, 98% sont de grandes chauves-souris brunes, l’espèce la plus commune des huit espèces observées au Québec.
Malgré son nom, son corps dépasse à peine la longueur de votre pouce, et la trentaine de centimètres en termes d’envergure d’ailes. Outre cette espèce, le biologiste du Zoo de Granby, Louis Lazure, a également vu passer au refuge deux petites chauves-souris brunes, une chauve-souris rousse, une chauve-souris argentée et la plus grande de nos espèces indigènes, la chauve-souris cendrée, avec ses 42 cm d’envergure d’ailes.
Bon à savoir!
Les chauves-souris font partie de l’ordre des chiroptères, qui compte plus de 1 400 espèces sur le globe.
Le terme provient du grec ancien et signifie « main ailée ». Leurs « ailes » sont en effet formées de quatre longs doigts reliés par une membrane de peau souple et élastique. Le pouce est pour sa part réduit et se termine par une griffe qui permet à l’animal de s’accrocher ou de ramper.
Cette caractéristique rend la chauve-souris absolument unique dans le règne animal puisqu’il s’agit du seul mammifère au monde capable de voler (contrairement aux « écureuils volants » qui eux, ne font que planer).
Un rôle important pour un si petit mammifère!
La grande chauve-souris brune est l’une des cinq espèces résidentes du Québec (elle n’effectue aucune migration). L’hiver venu, elle doit se trouver un environnement tranquille aux températures stables pour hiberner. Les habitations humaines font partie des endroits qui peuvent être ciblés par l’espèce.
Elles s’installent alors dans un profond sommeil qui dure près de six mois : leur température corporelle passe de 36º Celsius à environ 4 à 6º Celsius. De plus, leur rythme cardiaque diminue à près de 25 battements par minute.
Comme elles ne mangent pas durant cette période, chaque moment d’éveil les oblige à puiser dans leurs réserves : dérangées à répétition, elles peuvent en mourir.
Les chauves-souris du Québec jouent un rôle écologique essentiel dans notre environnement : toutes sont insectivores.
Elles contribuent donc à la régulation des populations d’insectes souvent qualifiés de nuisibles pour les activités agricoles et forestières. En plus des changements climatiques, de la destruction de leur habitat, de la disparition des sites propices à l’hivernation et de la diminution du nombre d’insectes, les chauves-souris font face à une maladie sournoise, le syndrome du museau blanc. Ce champignon, qui affecte les colonies durant l’hibernation, est responsable du déclin de nombreuses populations en Amérique du Nord : il a fait son apparition en 2010 au Québec.
Face à toutes ces menaces, on comprend mieux le rôle d’un Refuge comme celui du Zoo de Granby et son importance : chaque individu, qui est récupéré au Zoo est porteur d’une chance supplémentaire de voir les populations de chauves-souris du Québec se rétablir et poursuivre leur rôle vital dans nos écosystèmes.
En 2025, le Refuge fêtera ses 10 ans : on ne peut que souhaiter que d’autres initiatives du genre puissent naitre un peu partout dans la province afin de poursuivre cette importante mission.
