La naissance d’un Zoo (1944-1955)
Aujourd’hui une entreprise touristique de premier plan au Québec et un organisme de conservation dédié à la préservation du monde animal,
le Zoo de Granby fête, en 2023, ses 70 ans d’existence. Pour l’occasion, on vous invite à découvrir, au fil des événements et d’une longue série d’anecdotes mémorables, ce qui a marqué les esprits et façonné son histoire.
Premier chapitre : La naissance d'un Zoo ( 1944-1955)
Le Zoo de Granby, c’est d’abord le rêve d’un homme, M. Pierre-Horace Boivin, né en 1905. Fils d’un industriel prospère qui fût maire de la ville de Granby entre 1917 et 1933, le jeune Horace se passionne pour les animaux!
Enfant, il possède une ½ douzaine de chiens qu’il entraine avec une incroyable facilité!
Mais c’est à sa célèbre chèvre, née avec seulement trois pattes, que l’on doit les premiers balbutiements de ce qui allait devenir le Zoo de Granby : en effet, c’est pour tenir compagnie à sa petite pensionnaire que le jeune homme accueille renards, castors et cerfs de Virginie dans la cour arrière clôturée de la maison familiale.
La population, curieuse face à cette singulière ménagerie, est de plus en plus nombreuse à se présenter chez les Boivin pour observer les animaux!
Tel père, tel fils!
En 1939, marchant dans les traces de son père, Pierre-Horace Boivin se présente à son tour à la mairie de Granby, fonction qu’il occupera pendant 25 ans, jusqu’en 1964.
Peu après son élection, il entreprend de doter sa ville d’un véritable Zoo, d’abord en persuadant des amis proches de céder à la ville les terrains de ce qui était connu à l’époque comme la ferme Marc-Aurèle.
En 1944, la petite ménagerie de la résidence Boivin déménage sur le nouveau site et prend rapidement de l’expansion. Afin de couvrir les frais reliés au soin des animaux et à l’entretien des bâtiments, des frais de 10 cents sont exigés pour l’admission sur le site.
____
Devenu à son tour un industriel prospère, le maire Boivin est amené à voyager un peu partout sur le globe et ne rate pas une occasion de parler de « son zoo ».
Rares étaient les voyages qui ne permettaient pas au très convaincant maire de rentrer avec de nouvelles espèces exotiques pour enrichir la petite ménagerie, cadeaux des dignitaires des endroits visités.
Des primates, des zèbres, des girafes ainsi que des kangourous ont ainsi été obtenus.
En échange, M. Boivin offrait souvent un couple de castors à ses généreux donateurs!
Deux de ces costauds rongeurs ont d’ailleurs été offerts au Prince Rainier de Monaco lors de son mariage à l’actrice américaine Grace Kelly, en 1956 : la nouvelle a fait le tour du monde!
La croissance du nouveau Zoo va si bien qu’on se retrouve à nouveau à l’étroit. M Boivin entreprend alors de convaincre le curé de la paroisse Notre-Dame, à Granby, de lui céder une part des terrains qu’il conserve dans le but éventuel d’agrandir le cimetière de la ville.
À force de persuasion, il parvient à obtenir 66 acres! Nous sommes alors en 1953.
Le 7 juillet de la même année, la Société zoologique de Granby s’incorpore et son premier mandat vise à installer la centaine d’animaux sur le nouveau terrain obtenu par le maire. En plus du terrain, M. Boivin obtient de messieurs Paul-O. Trépanier et Gilles R. Bélanger, architectes, de dessiner gratuitement les plans du nouveau Zoo, plans qui seront présentés à la population en 1954.
C’est finalement le 28 mai 1955 que le Zoo de Granby ouvre officiellement ses portes, en grande pompe, en présence du gouverneur général du Canada de l’époque, M. Vincent Massey.
