La transformation d’un Zoo (1966 - 1996)
Aujourd’hui une entreprise touristique de premier plan au Québec et un organisme de conservation dédié à la préservation du monde animal,
le Zoo de Granby fête, en 2023, ses 70 ans d’existence. Pour l’occasion, on vous invite à découvrir, au fil des événements et d’une longue série d’anecdotes mémorables, ce qui a marqué les esprits et façonné son histoire.
Troisième chapitre : la transformation d’un Zoo (1966 à 1996)
Du milieu des années 60 à la fin des années 70, le Zoo de Granby a le vent dans les voiles, attirant des foules records! L’organisme sans but lucratif dégage désormais suffisamment de surplus pour investir dans des projets de plus grande envergure, en plus de voir au maintien de ses opérations régulières.
Durant cette période, le Zoo actualise progressivement ses pratiques et modernise ses installations : si certaines pratiques de l’époque font désormais sourciller, reste qu’elles étaient de leur temps, 50 ans en arrière! On observe que durant cette période faste, la connaissance des espèces exotiques se raffine peu à peu et le Zoo de Granby se projette définitivement vers l’avenir : il fait ses premiers pas vers l’ère moderne des zoos!
Les années 60
En 1969 est inauguré le pavillon des primates, où l’on peut notamment admirer le chimpanzé Gustave, célèbre pour avoir « lancé » une balle lors d’un match des défunts Expos. Se elle présentait à l’époque une méthode avant-gardiste de présenter les animaux (sur des îles, sans contention visible), cette infrastructure avait plusieurs inconvénients : les animaux étaient notamment l’objet de lancés de projectiles alimentaires (ou autres) de la part des visiteurs à proximité, désireux de faire réagir ces animaux à l’apparence étrangement humaine.
Ce pavillon sera en opération jusqu’en 1989, année où il sera partiellement détruit et converti en Caverne des Débrouillards, accessible au public dès 1992. Pour leur part, les grands primates toujours présents au Zoo, soit les gorilles des plaines, profiteront de nouvelles installations mieux adaptées à leurs besoins en 1996, soit l’actuel pavillon Afrika.
Les années 70
En 1973, l’institution zoologique héberge 1005 oiseaux, 335 mammifères et 17 reptiles! Pour alléger la charge de travail des équipes en place, dont plusieurs n’ont pas de formation professionnelle en soins animaliers, le Zoo adopte une stratégie particulière : les naissances qui exigent beaucoup de soins sont confiées à certains citoyens de la région.
Ainsi, une dame de Roxton Pond, en Estrie, a élevé pas moins de 107 bébés félins (tigres, lions, jaguars, lynx, etc.) dans sa maison entre 1971 et 1978! S’il peut s’agir d’un rêve pour plusieurs, on comprendra éventuellement que cette pratique a notamment pour résultat d’imprégner les bébés animaux aux humains et d’altérer leurs comportements naturels : certains développent par la suite des comportements stéréotypés, ou sont incapables de se reproduire ou d’être introduits avec les membres de leur espèce.
De nos jours, une pratique responsable et soucieuse du bien-être animal recommande de laisser les petits avec leurs parents afin qu’ils apprennent, au contact des membres de leur espèce, à intégrer des comportements qui sont naturels et propres à ces animaux.
Les années 80
En 1984, près de 400 000 visiteurs, un record, affluent au Zoo pour voir notamment la toute nouvelle Maison des reptiles. On en profite pour investir massivement dans les infrastructures d’accueil des visiteurs, dont la construction d’une boutique-souvenirs, d’un nouveau stationnement et de nouvelles guérites d’accueil, via le boulevard David-Bouchard.
Les années 80 permettent d’amorcer un virage marqué vers la conservation et l’éducation, notamment avec la mise sur pied d’un service éducatif en 1986. On accueille également pour la première fois un couple de léopards des neiges, une espèce rare et menacée en nature, afin de participer aux efforts de reproduction de l’espèce en milieu zoologique.
Les initiatives mises en place et la volonté de l’institution de poursuivre l’amélioration de ses pratiques lui permettent de décrocher, en 1990, sa toute première accréditation de l’AZA (Association des zoos et aquariums). Le Zoo de Granby devient la 1re institution zoologique au Québec et la 4e au Canada à recevoir cette distinction. Cette accréditation permet l’amélioration continue de ses pratiques et l’établissement de standards élevés en termes de garde et de mise en valeur de la faune.
Les années 90 : la fin d’une ère et le début d’un nouveau chapitre
L’événement marquant de cette décennie est sans contredit le décès du fondateur du Zoo de Granby, M. Pierre-Horace Boivin, à l’âge de 88 ans. Jusqu’à son dernier souffle, l’homme d’affaires aura gardé dans son cœur une place toute spéciale pour « son » Zoo. La même année, on met sur pied la Fondation de la Société zoologique de Granby dont la mission est d’amasser des fonds afin de poursuivre le développement de l’institution zoologique. Depuis maintenant 70 ans. Le Zoo de Granby poursuit le souhait d’un homme qui, d’abord avec une chèvre à trois pattes, rêvait d’un jour offrir à sa ville une institution zoologique digne des plus grandes métropoles : M. Boivin peut être fier du chemin parcouru!