Les tropiques ou l'Arctique
Les tropiques ou l'arctique : le truc, c'est d'être bien adapté!
Quand vient le temps de parler d’adaptation au froid, l’être humain fait pâle figure : plusieurs seront heureux d’apprendre que nous sommes davantage adaptés aux cocotiers qu’aux glaciers! Heureusement, tuques, manteaux, bottes et mitaines nous aident à couper la morsure du gel et à fonctionner à peu près normalement durant l’hiver, en attendant le printemps.
Pour leur part, les animaux qui connaissent la neige et le froid ne peuvent pas compter sur des artifices textiles pour les couvrir de la tête aux pieds. Malgré tout, plusieurs sont capables d’affronter des températures jusqu’à -50 degrés Celsius, patauger dans l’eau glacée et se déplacer sur la neige ou sur la glace avec une aisance remarquable. Quel est le secret?
La réponse est simple : ces espèces possèdent des adaptations extraordinaires que leurs congénères des tropiques ne possèdent pas. Sans elles, la vie dans les milieux polaires serait impossible. Un ensemble de facteurs combinés permettent de vivre à l’extérieur quand les températures se maintiennent sous zéro.
JAGUAR VERSUS LÉOPARD DES NEIGES
Voici deux félins de taille semblable, mais qui ne sont définitivement pas bâtis pour le même climat!
On remarque immédiatement la différence au niveau de la taille et de la densité du pelage : le jaguar possède une fourrure beaucoup plus courte que le léopard des neiges, dont les poils peuvent atteindre près de 7,5 cm de long par endroit.
De plus, une couche laineuse sous son poil, combinée au pelage duveteux, emprisonne une couche d’air qui isole sa peau du froid. Le poil est absolument partout chez le léopard, y compris sur les coussinets, afin de les protéger du gel et de l’abrasion : en plus, il profite ainsi d’une meilleure adhésion au sol.
Ses cavités nasales sont également plus grandes, pour lui permettre de réchauffer l’air qui se rend aux poumons.
Le léopard des neiges est définitivement bâti pour l’hiver!
ATÈLE DE GEOFFROY VERSUS MACAQUE JAPONAIS
Face à la morsure du froid, le corps favorise l’irrigation sanguine des organes vitaux, au détriment des extrémités. Pour éviter qu’elles ne gèlent, les animaux exposés à l’hiver possèdent souvent des extrémités réduites, arrondies et couvertes de poils : il y a donc beaucoup moins de perte de chaleur et moins de risque d’engelures!
La longue queue préhensile de l’atèle, de même que ses grands doigts fins, sont extrêmement utiles pour se déplacer d’arbre en arbre, mais ne lui sont d’aucun secours sous le point de congélation. Se retrouvant exclusivement sur certaines îles du Japon, le macaque japonais est l’espèce de primate la plus nordique au monde et la plus résistante au froid : ces petits primates survivent à des températures jusqu’à -15 degrés Celsius… en se collant notamment les uns aux autres!
Profiter de la chaleur de l’autre, c’est aussi un moyen de survivre à l’hiver!
SURICATE VERSUS LEMMING
Avez-vous déjà remarqué que les animaux vivant plus près des pôles sont généralement plus ronds que les animaux vivant sous les tropiques? C’est vrai! Ces habitants du froid profitent alors d’un ratio surface/volume favorable, leur permettant de limiter les pertes de chaleur.
En résumé, plus la surface exposée à l’air est importante versus le volume total de l’animal, plus il évacue efficacement sa chaleur corporelle : ce que l’on veut absolument éviter lorsqu’il fait très froid! Autrement dit, un lemming presque sphérique est plus efficace à conserver ses organes au chaud qu’un suricate bien élancé.
Ce facteur, combiné à une fourrure dense et des extrémités quasi absentes, font du lemming un véritable ambassadeur du froid!