<p>L’expertise en conservation </p> <p>du Zoo s’exporte jusqu’en </p> <p>Martinique !</p>
L’expertise en conservation
du Zoo s’exporte jusqu’en
Martinique !
Pour la deuxième fois en moins d’un an, le Directeur Conservation et Recherche du Zoo, M. Patrick Paré, s’est envolé vers les îles du Sud avec en tête non pas un Pina colada, mais bien des tortues, des chauves-souris et… des iguanes! Les contacts initiés l’an dernier avec différents partenaires de conservation sur place portent fruit, au point où un deuxième voyage est prévu dans quelques semaines, cette fois-ci pour notre « Monsieur chauves-souris » au Zoo, le coordonnateur à la Recherche Louis Lazure.
La poursuite des initiatives tortues
L’aventure a débuté en 2023 avec un projet de recherche sur le suivi de ponte de deux espèces de tortues marines (imbriquée et luth), suite à une entente de partenariat scientifique avec l’Université de Sherbrooke.
Ce projet se poursuivra à l’été 2024, notamment avec le partenaire local, la firme Aquasearch de Martinique.
Pour la présente mission, le biologiste du Zoo avait plusieurs activités de programmées pour la préservation des tortues, des chauves-souris et même de l’iguane des Petites Antilles.
Pour initier le voyage, Patrick a également accompagné les étudiants finissants à la technique de tourisme du Cégep de Granby lors d’une journée de sensibilisation et de sondage sur l’une des plages de l’île à la rencontre des touristes, venus profiter du soleil des Caraïbes.
En quelques heures, plus de 70 sondages ont été remplis pour près de 200 personnes rencontrées, ce qui viendra alimenter la base de données nécessaire afin de mieux orienter nos actions de conservation pour la protection des tortues marines : les plages sont à la fois prisées par les touristes et les reptiles venus y pondre.
La Martinique compte 17 espèces de mammifères sauvages terrestres, dont les chauves-souris, et aussi étonnant que cela puisse paraitre, celles-ci s’avèrent les seuls mammifères indigènes de l’ile. Bien sûr, on retrouve également la mangouste, l’opossum, la souris, les rats et le raton laveur, mais il s’agit toutes d’espèces exotiques qui ont atteint l’ile par accident, souvent par les cales de bateaux. Ces espèces sont malheureusement très nuisibles à la biodiversité locale, notamment au niveau de la prédation sur les œufs et les juvéniles des tortues marines.
Focus chauves-souris
Mais outre la continuité du projet de conservation sur les tortues marines, le délégué du Zoo de Granby souhaitait mettre à profit une autre expertise développée au Zoo : celle des chiroptères!
On dénombre 11 espèces de chauves-souris sur l’île, dont le murin de la Martinique, une espèce endémique (seul endroit où on le retrouve dans le monde) et grandement menacée.
L’un des objectifs de la mission était donc d’évaluer la possibilité d’un partenariat avec le Parc naturel régional de la Martinique (PNRM) et la firme Aquasearch afin de mieux connaitre l’impact des activités et du développement écotouristique sur les chauves-souris, en plus d’évaluer la mise en place d’actions de conservation pour la protection des gites.
Certaines grottes en bord de mer sont fréquentées par les bateaux d’excursion et les plaisanciers afin d’observer les mammifères volants.
En avril prochain, notre expert en chiroptères, Louis Lazure, ira rejoindre ses homologues martiniquais pour procéder à de la capture, du marquage, de la prospection de nouveaux gites et à la formation des équipes locales.
La fragilité de la faune insulaire
Durant son séjour, le biologiste a été à même de constater l’impact des espèces envahissantes sur la faune locale : une problématique particulièrement criante lorsque les populations d’animaux indigènes sont confinées à la superficie de l’île.
Les espèces exotiques envahissantes entrent en compétition avec les espèces locales pour les ressources et peuvent pousser ces dernières à l’extinction.
Originaire d’Amérique du Sud, l’iguane rayé a été introduit sur l’île au milieu des années 1900.
Cette espèce entre en compétition directe avec l’iguane des Petites Antilles, une espèce endémique en danger d’extinction.
L’iguane rayé est plus opportuniste, plus gros, pond trois fois plus d’œufs. La problématique est telle qu’une escouade Lutte Iguane a été monté afin de contrôler les populations de ces prolifiques reptiles, privés de prédateurs naturels.
Notre collègue Patrick Paré a eu l’occasion d’assister à l’une de ces séances de contrôle en soirée, où 40 iguanes rayés ont été capturés en moins de trois heures.
Le professionnalisme de l’équipe de travail démontre l’importance de ce dossier pour la préservation de la biodiversité locale et menacée de la Martinique.
Loin d’un séjour de tout repos, notre énergique Directeur Conservation et Recherche n’a pas raté une seule occasion de multiplier les rencontres afin de mieux faire connaitre aux partenaires martiniquais la mission du Zoo de Granby et nos projets de conservation et d’acquisition de connaissances en milieu naturel au Québec, et à l’étranger. Toutes ces démarches augurent bien pour la poursuite de nos projets dans les Caraïbes!