Tout le monde dehors!
L’arrivée du printemps est souvent attendue avec une certaine frénésie… et pas seulement par nous les humains : au Zoo, c’est le signal qu’il faut préparer nos plus frileux à remettre sous peu le nez dehors!
Même s’il s’agit d’une étape excitante, hors de question de se précipiter : la sortie progressive des animaux vers l’extérieur est un processus méticuleusement planifié, tenant compte de multiples facteurs biologiques et environnementaux.
Chaque espèce, et parfois même chaque individu, suit un calendrier d’acclimatation adapté afin de garantir son bien-être et sa sécurité.


Quel est la température ambiante?
Le premier critère de sortie essentiel est la température ambiante. Les animaux sont classés selon leur tolérance au froid.
Les espèces vivant naturellement sous un climat nordique, comme les tigres de l’Amour ou les yacks, ont généralement passé l’hiver dehors : leur corps s’adapte donc naturellement aux changements qui s’opèrent en ce moment à l’extérieur, l’augmentation de la durée du jour étant le signal par excellence que l’hiver tire à sa fin et que la toison, par exemple, peut perdre de son volume.
En revanche, les espèces plus sensibles, comme les girafes ou les gorilles, doivent attendent des températures positives avant de pouvoir accéder aux habitats extérieurs. Ayant profité d’espaces intérieurs tempérés durant tout l’hiver, on veut éviter le choc thermique.
La transition est souvent facilitée par une acclimatation graduelle.
Une première phase consiste souvent à ouvrir partiellement les accès pour que les animaux puissent observer et sentir l’extérieur sans s’y exposer entièrement.
Ensuite, des périodes de sortie courtes sont instaurées, augmentant progressivement en durée au fil des jours.
Les sorties sont programmées en fonction du mercure, et souvent pour quelques heures seulement les toutes premières fois.
Cette approche permet aux animaux d’adapter leur métabolisme aux conditions extérieures tout en minimisant le stress : ils sont exposés à de nouvelles odeurs et de nouvelles sensations (vent, pluie) pour la première fois depuis quelques mois.
Un habitat parfait!

La présence de glace et de neige joue également un rôle déterminant. Certains habitats nécessitent que le sol soit stable et non glissant avant d’être accessibles.
Les animaux à sabots, comme les gnous et les zèbres, doivent attendre que les surfaces verglacées disparaissent pour éviter les chutes et les fractures.
Plusieurs environnements possèdent un étang naturel ou une rivière : on souhaite que ces espaces soient dégelés avant qu’un éléphant, par exemple, s’y aventure.
Finalement, les techniciens doivent nécessairement faire une inspection préalable de l’habitat avant la toute première sortie des animaux, question de signaler à l’équipe d’entretien les réparations et correctifs à apporter suite au passage de l’hiver : réactiver les bols d’eau, réparer une clôture, remplacer un perchoir, retirer des branches cassées, ajouter du sable ou niveler le sol, etc.

À chacun son rythme!
Au-delà des indications au thermomètre, le jugement et l’expérience du personnel de soin sont toujours essentiels dans la planification du retour vers l’extérieur.
L’âge et la condition physique de chaque individu influencent notamment le moment de la sortie. Les jeunes animaux, moins expérimentés et plus fragiles face aux basses températures restent souvent à l’intérieur plus longtemps que les adultes robustes.
De même, les individus âgés ou présentant des pathologies articulaires, comme l’arthrite, sont surveillés attentivement et leur accès à l’extérieur est souvent limité aux journées plus clémentes.
Si l’accès est progressif, il est surtout volontaire, avec la possibilité de retourner à l’intérieur à tout moment.
Cette période d’acclimatation permet aux animaux, mais aussi aux humains qui en prennent soin, de retrouver leur routine, en route vers la saison estivale.
Vous le savez maintenant, le retour vers l’extérieur est un processus savamment orchestré dont vous êtes les témoins privilégiés tout au long du printemps.
Lors de votre prochaine visite, ouvrez l’œil!
Les premières explorations printanières donnent souvent lieu à des comportements inusités chez nos pensionnaires qui sont tout simplement fascinants à observer!